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Droit à la déconnexion au travail

Selon des études liées aux risques technologiques une hyperconnexion aurait pour conséquence d’engendrer pour les salariés une accumulation de fatigue, de stress et plus de travail.

En effet, l’imprégnation massive des outils numériques et de communication dans le milieu de l’entreprise impose aux employés d’être quasi sans relâche sous la pression de mails et de SMS.

À la machine à café ou à leur domicile en famille, le salarié n’est pas à l’abri de subir une pluie de mails, de tweets et d’appels téléphoniques. Même devant son poste de travail, celui-ci est trop souvent dérangé par la réception de messages électroniques, ce qui exige une concentration supplémentaire. De quoi frôler parfois le burnout!

Limiter les risques technologiques

La loi travail afin de réguler cette omniprésence des outils numériques dans les entreprises impose depuis le 1er janvier 2017 d’encadrer l’utilisation des appareils connectés entre employés. Cette nouvelle mesure est désormais obligatoire pour les entreprises supérieures à 50 salariés.

L’article 55 de la loi El Khomri n’impose pour l’instant aucune sanction pour l’employeur en cas de non-respect, mais invite les partenaires sociaux à surveiller sa bonne application. Elle demande finalement aux employeurs du bon sens ainsi que le respect d’une charte morale qui participe à de meilleures conditions de travail pour les employés. En particulier les cadres, car ce sont les premiers concernés.

Cette loi a pour objectif d’instaurer une vraie distinction entre le temps travaillé et la vie privée. Une nécessité confirmée par une étude qui révèle que 37 % des employés se connectent à un outil numérique de travail sur leur temps privé.

Comment s’applique ce nouveau droit du travail?

Orange, un des leaders de la communication numérique a déjà pris des mesures pour gérer ce droit à la déconnexion. C’est en interne que les discussions ont pris acte d’une nouvelle organisation du travail. On ne parle pas de révolution, mais de comportement qui vise à limiter l’utilisation des mails, en particulier lors des réunions.

L’entreprise de pneumatique Michelin va encore plus loin. Elle a choisi de supprimer les connexions de l’entreprise avec ses cadres entre 21h et 7h du matin et le week-end du vendredi 21h jusqu’au lundi 7h.

Volkswagen, bien avant la promulgation de la loi, a opté librement pour un bannissement de la messagerie électronique pour ses salariés une fois par semaine.

Le résultat comportemental sur les salariés est éloquent: une meilleure concentration et une humanisation des rapports humains.

Une loi déjà controversée

Un grand nombre d’employeurs considèrent ce droit du travail comme une infantilisation des salariés. Selon eux, personne n’oblige un employé à répondre à un mail ou à un SMS en dehors du temps de travail. Ce dernier reste libre de l’utilisation de son ordinateur ou de son smartphone et sait gérer ce qu’il a à faire.

Pour d’autres, comme la CGT frontalement opposée à la loi El Khomri bien que première organisation à avoir proposé un droit à la déconnexion, cette mesure n’a pas de sens, car aucune sanction n’est prévue en cas de non respect.

Et vous, seriez vous prêt à vous déconnecter un peu plus longtemps au travail ?

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